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Athée ô grâce à Dieu !

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7 mars 2006

Tu ne crois en rien.

Cavanna Charlie Hebdo du 8 février 2006

Tu as banni de ton langage l'usage du verbe " croire " à la première personne du singulier. Tu es athée. Pour toi, rien n’est sacré. Or, il te faut agir comme si le sacré existait, et que tu doives en tenir compte, parce qu'il existe des gens, ce qu'on nomme des croyants, qui, eux, organisent leur existence autour de cette notion de sacré. " Tout est permis, mais il faut tenir compte de la sensibilité d'autrui ", disent les bons apôtres. Que de délicatesse ! On en tient compte parce qu'on a la trouille, oui! On n’arrête pas de faire remarquer que le christianisme et aussi le judaïsme tolèrent les plus cinglantes moqueries envers, non seulement leurs prêtres et leurs prophètes, mais envers leurs dieux mêmes... Croyez-le, ce n'est pas de bon cœur ! Seulement, on leur a arraché les dents. Ils ne peuvent protester que par la voie judiciaire, ils ne s'en privent d'ailleurs pas, mais enfin ils ne sont pas prêts à déclencher la guerre sainte.

L’islam, lui, oui. Tout au moins, je me plais à le croire, une frange excitée de l'islam. Or l'islam est, désormais, partout, en terre d'Occident. Et donc, partout où est l'islam, cette minorité d'excités est aussi. Il faut le dire, la peur règne. Car c'est bien la peur qui suscite cette formidable explosion autour des réactions des pays musulmans à la publication des douze dessins danois - pas très bons, d'ailleurs, mais là n’est pas la question.

Quiconque croit en quelque chose de tellement sacré qu'il échappe au jugement ne peut admettre qu'il existe des gens pour qui ce tabou n’est pas évident. Dans toutes les religions, la masse des croyants n’en fait pas un crime effroyable, tout au plus un blasphème. Oui, mais, en religion plus encore qu'en tout autre domaine, ce sont les excités, les fanatiques, qui agissent, qui parlent au nom des autres et vont aux pires excès.

De tous les dessinateurs interrogés par Le Monde, seul Cabu a eu le mot juste : " Je suis frappé de voir, en ce qui concerne les musulmans, à quel point les modérés ne s'expriment pas et laissent faire des choses terribles en leur nom. "

Parmi les dérobades plus ou moins motivées de ses confrères, ce parler libre et franc - et courageux ! - faisait du bien. Cabu, mon petit frère, je t'aime.

Il importe de se poser la question pourquoi ce vacarme indigné, pourquoi ces menaces, et, surtout, pourquoi précisément maintenant ? Est-ce là une conséquence de la soudaine accession au pouvoir du Hamas palestinien ? Faut-il y voir un avant-goût du climat de violence et d'insécurité qui, jusqu'ici, a caractérisé l'action du Hamas ? C'est-à-dire créer un climat de guerre sainte, sur l'image d'un islam persécuté et méprisé partout en Occident ? Il semble bien que, malgré toutes les démonstrations multipliées par l'Iran ces derniers temps pour se donner l'allure du leader de la lutte à outrance, le petit Hamas soit en train de lui damer le pion.

Donc, nous en sommes là. On peut rire de tout, sauf d'une seule chose : l'image d'un certain prophète, fondateur d'une certaine religion. " On peut rire de tout, sauf. Dans cette phrase, "sauff " prime "tout ". Là où il y a "sauff ", il n’y a plus rien. La liberté ne peut être que totale ou n’être pas.

Pour nous, incroyants, toute religion n’est qu'amas de billevesées, consolationnisme, imposture, celle-ci autant que celles-là. Or nous, incroyants, devons subir la loi des croyants - de certains croyants - parce qu'ils nous font peur. Rangez vos discours lénifiants. Vous avez la trouille. J'ai la trouille. On en est là, après plus d'un siècle de triomphe laïque. S'abstenir de publier les trop fameux dessins danois, s'interdire de les défendre, s'autocensurer (quelle chose vile !), c'est abandonner la laïcité, c'est renier les durs combats du début du xxe siècle. Ce que n'ont pu faire nos curés, nos pasteurs ni nos rabbins, les " fous de Dieu " des banlieues sont en train de le réussir.

Ne parlons pas de mansuétude ni de respect de l'autre ". Disons franchement: " Je ne me moquerai plus d'Allah ni de son prophète parce que j'ai la trouille. " Et ajoutons : " Si, demain, un imam m'interdit de manger du jambon en sa présence, je m'abstiendrai d'en manger, parce que j'ai la trouille. " Ce sera plusfranc.

Je n’avais pas l'intention d'évoquer cette lamentable histoire de caricatures maudites, j'avais un sujet bien en main, et puis, vous savez ce que c'est, l'ambiance m a saisi. Ce dégonflage universel avec tortillements de croupe et protestations de politiquement correct " nia fait bondir. Je pense que, tout ce que je viens de vous dire, les copains l'auront amplement traité dans ce numéro, et sans se dégonfler, eux. Ça ne fait rien, ça soulage.

J'écris ceci vendredi. J'ose espérer que d'ici à parution, soit mercredi prochain, la presse française aura, comme un seul homme, protesté franchement, sans tourner autour du pot, contre cette violence qui lui est faite et aura sauvé le principe même de la laïcité. Si nous sommes unis, " ils " ne foutront tout de même pas des bombes dans toutes les rédactions !

Il existe -

C’était l’époque des Mille et Une nuits. L’islam, alors, à ce qu’il semble, était aimable. Et fertile. La science arabe brillait d’un vif éclat tandis que l’Occident crevait sous la féodalité et la tyrannie chrétienne.

au musée du palais de Topkapi, je crois bien, mais je n'en suis pas sûr -, enfin, il existe, j'en ai vu maintes reproductions, un splendide manuscrit en langue arabe, exécuté aux premiers siècles après l'hégire, lorsque la civilisation des califes brillait de son plus vif éclat. Ce manuscrit très précieux s'intitule Le Voyage du Prophète. Il est abondamment illustré de miniatures représentant le prophète Mahomet emmené par l'ange Gabriel visiter les régions célestes. Le tabou de l'image du prophète n'existait-il donc pas en ces temps encore tout proches de la Révélation ? Il est vrai qu'il ne s'agit pas de caricatures, mais d'images pieuses, sur lesquelles Mahomet apparaît entouré d'une gloire matérialisée par les flammes d'un ardent brasier. Je reconstitue de mémoire.

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1 mars 2006

Pas de provocation inutile

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19 février 2006

Blasphèmes ostentatoires

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10 février 2006

Mahomet, c'est le pied

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9 février 2006

Le canard satanique

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Allez voir l'album des dessins ataniques du canard enchaîné. Merci à eux.

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9 février 2006

Merci Charlie Hebdo

Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de pouvoir acheter un exemplaire. 400 000  vendus !!!

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Voir l'album des dessins de la quatrième de couv

7 février 2006

Interview de Robert Ménard

Aux vues des réactions extrêmement violentes dans certains pays musulmans à la suite de la parution des caricatures de Mahomet, pensez-vous néanmoins qu'il faille défendre envers et contre tout la liberté de la presse et ces publications?

- Bien sûr! Il est hors de question de revenir sur les principes de liberté d'expression et de liberté de la presse. Et il n'y a pas, me semble-t-il, à présenter d'excuses pour les parutions initiales et les suivantes. Je mettrais néanmoins deux bémols à cette réponse. Le premier est que parmi ces caricatures, l'une d'entre elles, représentant Mahomet avec un turban transformé en bombe, était absolument inacceptable et islamophobe. J'estime pourtant, même si ce dessin était odieux, qu'on avait le droit de le publier. Second bémol: il est temps, maintenant, de calmer les choses et de tenter de renouer le dialogue avec tout un tas de gens qui ont été choqués par ces publications.
Il existe deux limites à la liberté d'expression: lorsqu'on se trouve face à un appel explicite à la violence, ce qui n'est pas le cas ici, et en cas d'attaques personnelles diffamatoires, ce qui n'est pas le cas non plus.
En-dehors de ces deux cas de figures, il n'existe pas de limite à la liberté d'expression, même quand c'est "choquant pour une majorité de la population", pour reprendre les termes de la Cour européenne de la Justice.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur le contexte qui a entouré la publication de ces caricatures au Danemark et en Norvège, notamment en ce qui concerne les rapports entretenus dans ces pays avec la population musulmane?

- Je voudrais rappeler que, d'après le classement établi chaque année par RSF, le Danemark et la Norvège figurent parmi les 4 ou 5 pays qui respectent et pratiquent le plus la liberté d'expression et de la presse. Ce sont donc des modèles sur ces questions. D'autre part, il faut rappeler aussi que des organisations et associations musulmanes ont porté plainte dans ces pays contre les journaux qui ont publié ces caricatures et elles ont été déboutées par la justice. En France, des plaintes ont aussi été déposées, et comme c'est un des pays européens les plus rétrogrades sur la question de la liberté d'expression, on peut envisager que les plaignants obtiennent gain de cause. Si c'était le cas, ils seraient de toutes manières déboutés par la Cour européenne des Droits de l'Homme.
Sur le contexte politique, il est vrai que ces publications interviennent au Danemark à un moment où un débat a lieu autour de la question de l'immigration, mais ce contexte n'a rien à voir avec l'affaire elle-même. On a le droit de publier ces dessins, même si certains sont odieux et d'autres nuls.

Au niveau français, pensez-vous que la publication de ces caricatures, notamment par le quotidien France Soir, s'avérait réellement nécessaire?

- Il s'agit d'un choix rédactionnel, et je n'ai pas à donner un avis particulier là-dessus. Le quotidien Libération nous (RSF: Ndrl) avait contacté pour nous demander notre avis sur la publication de ces dessins. Nous avions répondu que RSF était favorable à une publication regroupée de ces dessins, au même moment, par plusieurs journaux européens, en signe de solidarité lors des premières menaces adressées aux journalistes et aux rédactions du journal danois.
Concernant France Soir, je répète qu'il s'agit d'un choix rédactionnel. Par contre, il faut souligner la brutalité de la réponse de son PDG. Sa réaction traduit un véritable mépris pour la rédaction du journal, et renforce finalement la radicalisation des positions de part et d'autre, pour les tenants d'une liberté sans limite et les musulmans qui se sont trouvés choqués par ces dessins.

Propos recueillis par Solène Cordier
(lundi 6 février 2006)

© Le Nouvel Observateur
7 février 2006

Revue de presse

FRANCE SOIR
Serge Faubert

"Le MRAP a annoncé son intention de nous poursuivre pour "provocation et incitation à la haine raciale" (...).

Nous sommes poursuivis parce qu'une des caricatures - celle représentant Mahomet portant une bombe sur la tête - créerait un amalgame entre l'islam et le terrorisme. Est-il besoin de rappeler à Mouloud Aounit (secrétaire général du MRAP, ndlr) que cet amalgame n'a pas besoin d'une caricature pour se développer. Chaque kamikaze qui se fait sauter au Proche-Orient, au nom de l'islam, fait davantage pour entretenir cette confusion que tous les dessins du prophète réunis".

LA PRESSE DE LA MANCHE
Jean Levallois

"Des manifestations gigantesques qui peuvent se solder par des morts, face à quelques caricatures qui dérangent, ça n'est pas raisonnable. Surtout si cette colère ne s'éveille que si longtemps après leur publication. On a le sentiment que ce qui a d'abord provoqué une forte émotion, a été récupéré par des Etats ou des groupes intégristes qui ont trouvé à bon compte des munitions pour monter les religions et les cultures les unes contre les autres. Il convient, en priorité, désormais, de ne pas tomber dans le piège et de dénoncer fermement les violences contre les ambassades, les services culturels et diplomatiques et les biens et les personnes, d'étrangers ou de chrétiens au sein des Etats musulmans. Seuls les fanatiques ont intérêt à rechercher le pire. C'est à toutes les personnes de bonne volonté qu'il revient de calmer la crise".

7 février 2006

Voltaire, reviens ils sont devenus fous.

20060202.obs2443

Le caricaturiste danois

7 février 2006

Pourt vivre heureux, vivons caché !

20060202.obs2441

Le caricaturiste doit dessiner Mahomet en clandestinité

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